2024 - 5 jours sur le plateau de Langres pour essayer le vélo couché...

Le plateau de Langres, massif "montagneux"  d'une altitude moyenne de 321m constitue néanmoins un véritable château d'eau pour la France. C'est ici que la Seine, la Saône, la Marne, la Meuse, l'Aube, la Vingeanne et même le Madon, le Rognon et la Bèze prennent leur source pour s'écouler vers la Méditerranée, l'Atlantique et la Mer du Nord.

Mercredi 8 mai.

Première journée tranquille, partis cette après-midi de Pontailler sur Saône nous nous sommes arrêtés à l'écluse de Saint Maurice sur le canal de la Marne à la Saône.

Malheureusement, le restaurant " la p'tite fringale" est fermé.

Nous n'avons parcouru que 40km avec 60m de dénivelé positif !! mais mon ménisque en petits morceaux en avait bien assez.

On va attaquer l'apéro bien mérité.

Le canal de la Marne à la Saône est appelé "Canal d'Heuilley" par les mariniers et a été rebaptisé "Canal entre Champagne et Bourgogne" dans un but touristique. Sa construction a nécessité de nombreuses prouesses techniques. Réalisé entre 1880 et 1907, sa longueur est de 224km. Outre ses 114 écluses, le canal  comprend deux tunnels importants de 4 820 et 308 mètres de longueur (voûte de Balesmes et tunnel de Condes) mais également quatre grands barrages pour créer des lacs réservoirs. Le tunnel de Balesmes permet au canal de passer sous la Marne ! Dix-sept ponts-mobiles ont été édifiés pour le rétablissement de voies communales et 15 ponts canaux pour franchir rivières et ruisseaux.
Le canal de la Marne à la Saône avait deux principales fonctions dans le transport fluvial de commerce : Assurer l'alimentation en charbon du bassin sidérurgique de Saint-Dizier et mettre en relation les régions Nord et sud via le bassin de la Saône.
Le tonnage de Grand Transit (Nord-Sud) n'atteint pas en 1913 les quelques 400 000 tonnes/an espérées lors des études pour la construction du Canal, essentiellement car les expéditions venues du Nord en constituent la grande majorité (85 %) alors que les expéditions venant du Sud sont presque nulles : La plupart des bateaux vides préfèrent revenir par Épinal et Nancy où ils trouvent souvent un fret de retour vers le Nord par le Canal de l'Est .

Jeudi 9 mai :

On commence à prendre goût aux étapes tranquilles. Nous avons roulé jusqu'à Langres, nous sommes actuellement installés dans le camping situé dans la vieille ville fortifiée.

Nous attendons Julia et Pierre avec qui nous allons dîner au restaurant.

Hier, ma douleur au ménisque était insupportable, aujourd'hui ça va beaucoup mieux !

Grande partie du trajet le long du canal.

L'ardechois qui avait amarré sa péniche devant notre tente est reparti ce matin. Il râlait d'avancer si lentement. Parti 1/2 h avant nous, on l'a doublé après 10 minutes de vélo. Il a acheté une vieille péniche et l'emmène dans la région parisienne pour la remettre en état. Ensuite il redescendra en Ardèche et habitera dans sa péniche. Autrefois, c'était une péniche à voile et à vapeur qui transportait des marchandises sur les polders.

On a croisé plusieurs voiliers qui descendaient sur la côte. 2 vieux loups de mer britanniques descendaient à Marseille.

On a aidé un couple de Tchèques en panne de moteur avec leur petit voilier.

Ensuite on a attaqué les montées, on a failli aller admirer les jardins suspendus de Cohons, mais la montée était trop raide, on reviendra.

Mon pédalo de route est extraordinaire dans les descentes, un peu moins dans les côtes.

Je terminerai l'envoi des photos plus tard, c'est l'heure du restaurant !

Super soirée en compagnie de Julia et Pierre. Excellent repas au restaurant " L'Aromatic" dans le centre de Langres.

Nous avons maintenant retrouvé notre tente.

Vendredi 10 mai 2024 :

Ce matin, départ très tardif après un bon petit déjeuner, puis courses au marché de Langres. Balade tranquille au milieu des vaches.
Nous nous sommes arrêtés à la source de la Meuse, puis avons cherché au milieu des bois une cheminée géodésique. Ces tours présentes un peu partout en France, sont plus nombreuses dans le Nord-est. Leur rôle était primordial pour cartographier le champ de bataille pendant la première guerre mondiale. Nous avons traversé la sympathique ville thermale de Bourbonne-les-Bains puis nous avons monté notre camp au bord d'un ruisseau. Excellente surprise, 5km avant Bourbonne, nous avons profité d'une grande ligne droite en descente. 10% ! A 80km/h, le vélo couché est très stable.
Au menu ce soir, des saucisses de Toulouse au barbecue avec une petite poêlée provençale arrosées d'un rosé de Bandol. Les saucisses sont presque cuites, je vous laisse et enverrai les photos plus tard

Samedi 11 mai 2024 :

Ce matin, après moult hésitations, nous avons renoncé à notre projet initial de rejoindre Port sur Saône puis de suivre la Saône jusqu' à Pontailler. Nous avons donc emprunté une départementale assez fréquentée jusqu'à Champlitte pour rejoindre ensuite le canal de la Marne à la Saône que nous avions déjà suivi mercredi dernier dans l'autre sens.
Le profil de la route nous a un peu inquiétés, et effectivement nous avons eu droit à quelques montées longues et raides.

Qui dit montées raides dit aussi longues descentes dans lesquelles le vélo couché excelle !  Très beaux paysages de forêts, cultures ...  A midi, nous avons fait une halte dans le village de Montesson. Un autochtone, content de voir passer quelqu'un, nous a confié que son village se mourait, qu'il n'y avait plus que 30 habitants, et que tout le bas du village avait été racheté par des Hollandais qui ne venaient que quelques semaines par an.

Toute la journée, nous avons croisé énormément de 2CV de tous les pays qui devaient participer à une concentration.

De toute la journée, nous n'avons vu qu'un seul café restaurant où nous avons pris un bon café. Attirés par la carte, nous avons commandé deux desserts maison. Les patrons appréciant notre mode de voyage nous les ont facturés 1€ pièce !
Une adresse à retenir : "La rose des vents" à Broncourt. Restaurant Routier au carrefour de la D460 et la N19.
A la table voisine, deux Allemandes, contentes de trouver un interprète nous ont confié leurs projets. Elles étaient très déçues de ne pas trouver de vignes en Haute Marne. Nous leur avons conseillé de se diriger vers Reims ou Epernay pour goûter le fameux élixir dont les bulles les font tant rêver.

Une pensée pour Julia et Pierre et qui travaillent à Fayl-billot.

Après avoir fait quelques courses à Champlitte, nous avons monté notre camp au bord du canal, près de l'écluse de Saint Seine sur Vingeanne.
La voie verte étant déserte nous avons fait une toilette complète avec 1/2 litre d'eau. Les écureuils n'en sont pas encore revenus !

Ce soir, longes de porc marinées au barbecue, salade de concombre au yaourt, le tout arrosé d'un petit Listel.

Il est bientôt 23h, je suis dehors, je regarde vers le Nord, guettant d'hypothétiques aurores boréales.

La citation du jour, relevée dans le précieux livre de Georges Salines " Il nous reste les mots : " Fuir les risques, c'est se condamner au pire des risques, celui de ne pas vivre sa vie !"

Dimanche 12 mai 2024

Hier soir, j'ai attendu longtemps sous la voûte céleste mais n'ai rien vu venir ! Nous retournerons un hiver en Scandinavie où habitent les aurores boréales.

Aujourd'hui ,retour tranquille le long du canal jusqu'à Pontailler. Nous avons eu de la chance avec le temps.

A bientôt pour de nouvelles aventures...