"Si tu tends trop la corde, elle casse, si tu ne la tends pas assez, elle ne sonne pas." Quel bonheur de faire sonner la corde, au risque de frôler parfois la cassure, vivre de beaux moments intenses en sortant de ma zone de confort.
J'avais initialement prévu de partir de Myon, mais la perspective des 32 barrages ou seuils m'effrayait un peu avec mon nouveau kayak pliant qui n'aimerait certainement pas le contact répété avec des cailloux. Je partirai donc de Parcey (près de Dole) dans le Jura.
Lundi 22 mars 2021 (bonne nouvelle) :
Ça y est, tout tient dans deux sacs, le sac du kayak et celui pour toutes les affaires. Et ensuite, tout doit rentrer dans le bateau.
Ça y est, tout tient dans deux sacs, (sac du bateau et celui du matériel), ensuite, tout doit rentrer dans le bateau !
Mardi 23 mars 2021 (Le départ)
Diaporama
Petite pensée pour Éric Marion, le kayakiste épicurien, qui était passé au confluent Loue - Doubs il y a un an. Le confluent aujourd'hui.
Mercredi 24 mars :
La nuit a été très fraîche !
Aujourd'hui, nous nous sommes régalés en traversant cette zone protégée extraordinaire et complètement sauvage. Énormément d'oiseaux rares, nous avons vu des traces de castors.
En fin d'après midi, nous atteignons Verdun sur le Doubs, au confluent entre le Doubs et la Saône.
Nous avons ensuite commencé la descente de la Saône sur quelques kilomètres pour retrouver Béa. C'est là que Chris m'a quitté. Mon bateau est trop chargé, mais Béa, toujours trop gentille, m'avait préparé plein de gâteaux, cake... Je vais me régaler avec ses pastels du Portugal, je les adore.
Je continue maintenant tout seul. J'ai planté la tente dans un bel endroit et vous écris au soleil couchant.
Jeudi 25 mars 2021 :
J'ai été accompagné par des oies, des cygnes, un martin pêcheur, des canards, des hérons....
Arrivée à Chalon sur Saône. Les bateaux à touristes sont tous à quai.
La pause de midi a été courte car il faisait très froid avec le vent.
Cette après-midi, le vent s'est heureusement calmé.
Vendredi 26 mars 2021 :
Comme d'habitude, la pause de midi permet de faire sécher la tente et de me laver à l'abri des regards indiscrets.
Encore un peu de vent de face, je commence à m'habituer.
La météo annonçant des orages ce soir, j'ai préféré monter le camp pas trop tard. Je n'ai pas pu arriver jusqu'à une épicerie repérée sur la carte pour acheter un petit Beaujolais ! Je boirai de l'eau avec mes côtelettes d'agneau.
Samedi 27 mars 2021 :
Arrivé à Mâcon à 11h30, j'ai fait quelques courses et mangé sur un quai. Ça m'a permis de faire la causette avec les passants.
Dimanche 28 mars 2021 :
La nuit dernière a été la plus froide. J'avais laissé le linge étendu pour qu'il s'égoutte pendant la nuit. Tout était gelé ce matin.
A midi, quand j'ai sorti la tente et le linge mouillés pour les faire sécher, ils étaient encore gelés !
Le soleil va se coucher, il reste quelques promeneurs gonflés qui bravent le couvre feu, je vous laisse, je dois finir de m'installer avant la nuit.
Passage à Villefranche sur Saône où il n'y a rien à voir depuis la rivière. Rive droite, des hangars, des industries.
En revanche, rive gauche, côté Ain, c'est magnifique. On se croirait sur la côte ! De très belles maisons, des plages ( d'herbe), des quais, beaucoup de promeneurs et sportifs...
Lundi 29 mars 2021 :
Après le passage d'un barrage, je découvre le magnifique Rhône. Rien à voir avec ce que l'on aperçoit depuis l'autoroute. On dirait une rivière sauvage avec des petits rapides. Il y en a un qui m'a bien secoué, j'étais trempé.
Ce soir, je rêvais d'une bonne douche, j'ai donc pris un bain pour une toilette complète !
La superbe île Barbe.
Je m'engage ensuite sur le Rhône.
Le vieux Rhône
Après le passage d'un barrage, je découvre le magnifique Rhône. Rien à voir avec ce que l'on aperçoit depuis l'autoroute. On dirait une rivière sauvage avec des petits rapides. Il y en a un qui m'a bien secoué, j'étais trempé.
Ce soir, je rêvais d'une bonne douche, j'ai donc pris un bain pour une toilette complète !
Mardi 30 mars 2021 :
Journée contrastée. Je quitte rapidement le Vieux Rhône pour retrouver le fleuve canalisé. Trafic presque inexistant, 4 ou 5 péniches dans la journée, un couple de Suisses qui remonte en Helvétie. Le fleuve est très large, de très grandes lignes droites, dès que le vent souffle, des vagues se forment. Voies ferrées sur chaque rive, autoroutes. Avancée pénible, paysage bruyant et désagréable jusqu'après Vienne.
Un prof de sport très sympa vient causer avec moi. Il fait sport en extérieur, les élèves à pied, lui à vtt. Il me dit tout de suite : " Ouah, un Nautiraid !" Il fait de la compétition, en descente.
La CNR fait des efforts pour matérialiser le trajet des kayaks, mais les cales du barrage de Vaugris sont ahurissantes, surtout pour un kayakiste tout seul. J'essaie de négocier par radio avec l’éclusier, des ouvriers prennent ma défense, mais l’éclusier demeure intraitable.
Comme tous les jours, séchage du linge pendant la pause de midi.
Quelques kms après Vienne, l'autoroute quitte la vallée, le bruit aussi. Bien que très large, la vallée est belle et calme.
En fin d'après midi, petite halte à Condrieu (dans le Rhône !) pour me ravitailler. Sur le quai, personne ne porte de masque !
Je passe devant la centrale nucléaire vieillissante de St Alban.
Ce soir, pas de vent, juste de petites vagues très agréables, mais qui ralentissent la progression.
Diaporama
Mercredi 31 mars :
Quelques photos du stade de slalom, ce matin avant de partir. Il y a même un remonte-pente !
Diaporama
Ce matin, descente très belle sur le Rhône naturel et sauvage. Observatoire dans la réserve naturelle de l'île de la Platière. Village de Serrières
Vers midi, débarquement obligatoire pour franchir le seuil de Peyraud. Au moment d'embarquer, le vent se remet à souffler de sud (donc de face pour moi !)
Jeudi 1er avril :
Après les croissants du petit-déjeuner, je profite de la matinée pour ranger toutes mes affaires dans deux sacs, très lourds ( 25kg et 35kg)
Puis monter péniblement jusqu'à la gare à pied...
Dimanche 27 juin : Coucou à tous et toutes,
Ça y est, je fais comme si j'allais partir. Je suis revenu au camping de St Vallier.
Aujourd'hui, fort vent de sud, grosses vagues, ce n'était pas navigable. La météo annonce une accalmie pour demain matin, je vais essayer d'embarquer vers 5h30 pour en profiter car il fera mauvais temps demain après midi.
Ce soir, tranches de magret de canard et courgettes au feu de bois.
Tombée de la nuit sur St Vallier, le vent est enfin tombé, le Rhône est calme, la navigation de nuit serait une opportunité !
Bonne nuit, demain, je n'aurai qu'à plier la tente et sauter dans mon bateau.
Petite remarque sur Nautiraid. Le constructeur ne prévoit pas de gouvernail sur ce bateau car il estime que ce n'est pas nécessaire. N'étant pas de cet avis, je l'ai contacté, il a accepté d'effectuer gracieusement les modifications pour adapter un gouvernail. Je viens de recevoir le bateau il y a 3 jours, je vais pouvoir l'essayer demain ! ( J'espère !)
Lundi 28 juin :
Lever 5h, pas un brin de vent, l le Rhône est un vrai miroir. Ce matin, j'ai même eu un très léger vent arrière. Il a plu de 10h du matin jusqu'à ce soir, ce qui est plutôt agréable pour pagayer. 2 passages de barrages qui me prennent à chaque fois 1heure.
Je débarque dans les nénuphars au barrage d'Arras puis continue sur le vieux Rhône. Je passe le confluent avec le Doux ! Oui oui, c'est pas une blague !
Courses pour le barbecue du soir à Tain l'Hermitage. Au barrage de la Roche de Glun, il se met à pleuvoir jusqu'au soir. Je fais une bonne sieste sous la pluie, enroulé dans ma natte.
Le vent annoncé de sud n'étant pas au rendez-vous, je décide de passer Valence.
Débarquement au barrage de Charmes
Visite très sympa de Sophie et Jean Marc qui viennent partager avec moi leurs charcuteries maison et une bonne bouteille de Clairette de Die.
Mardi 29 juin :
Hier soir, Jean-Marc m'avait dit que la cale officielle n'était pas là où je le pensais. Finalement, marcher me fait du bien, moi qui suis toujours assis, je décidai de retraverser le barrage pour emprunter la bonne cale. Chemin de 800m qui m'amène...... dans des broussailles. Le chemin s'arrête 30 m avant le fleuve, il faut se frayer un passage sur un terrain accidenté au milieu des saules.
Je me demande si le directeur ( trice) de la CNR des VNF n'a pas eu une déception amoureuse avec 1 kayakiste et qu'il cherche à se venger. Bref, après avoir porté mon kayak à travers les broussailles, je découvrais une superbe petite plage d'où j'embarquai sans craindre d'abîmer mon beau kayak.
Départ sur le Vieux Rhône, très calme on dirait la Charente !
Superbe descente aujourd'hui. Les passages sur le vieux Rhône sont magnifiques. Fleuve sauvage avec de petits rapides...
La pêche est un sport !
Nos deux amis sportifs étaient très intéressés par ma descente." Il est petit votre bateau !
Mais vous allez jusqu'où ?
- La mer
- La merreu ! C'est pas possibleu.
Vous venez d'où ?
- le Jura
Alors oui, vous pouvez aller à la merreu.
Vous savez, nous on n' a rien pêché, mais on est contents, on boit un coup et on cause.
Petite pause à midi sur une petite plage de galets.
Après midi très pénible le vent du sud se lève, des vagues se forment. Je pagaye très fort mais n'avance pas.
Passage devant la centrale de Cruas. EDF est prêt à tout pour sa pub, 2 éoliennes, peinture d'un enfant qui joue.. Cette peinture a été réalisée par un artiste bisontin.
Je parviens à atteindre le barrage de Rochemaure. C'est là que nous avions embarqué, Elsa et moi, il y a quelques années pour rejoindre la mer.
Michel, Nicole, Sophie et Bruno m'apportent un bon repas. Soirée très agréable bien arrosée avec de bonnes grillades (barbecue improvisé dans la digue).
La nuit tombe, je me retrouve tout seul.
Mercredi 30 juin 2021 :
Ce matin, départ tranquille. J'arrive sur la cale ( interdite aux voitures), un pêcheur s'est garé en plein milieu, ses cannes et affaires étalées un peu partout. Ayant par le passé croisé beaucoup de pêcheurs anti kayak, irascibles et agressifs, je craignais le pire.
Mais non, ce brave pêcheur était adorable. Il m'a aidé à porter le kayak, voulait me donner une bouteille d'eau fraîche, a récupéré mes poubelles pour aller les jeter.
Il se rappelle avoir vu Geoffrey la semaine dernière, il avait campé sur le banc de sable sous le barrage. Événement incroyable, il a vu il y a quelques jours un autre kayakiste qui venait de Genève pour se rendre à Vallon Pont d'Arc. Ça se fait, mais à cette période, remonter l'Ardèche quand on voit tout le trafic en sens inverse, c'est osé.
Encore une journée magnifique. Seulement 5 ou 6 km sur le canal, tout le reste sur le Vieux Rhône. Et la chance ayant tourné, un petit vent dans le dos et du courant. Je n'ai pas reconnu le Rhône descendu avec Elsa il y a quelques années. Des petits rapides tout le long, 2 rapides plus impressionnants, si j'étais allé les voir avant, je ne m'y serais pas engagé. Heureusement que j'avais gardé la jupe. À un endroit, le fleuve se rétrécit à quelques mètres et fait un virage serré, des vagues hautes, dans tous les sens... Heureusement que j'avais le Nautiraid qui a une stabilité remarquable.
Une passerelle qui a été détruite de nombreuses fois et qui vient encore d'être reconstruite pour permettre à la Via Rhôna de traverser le fleuve. A droite, la superbe cathédrale St Vincent de Viviers.
Et toujours la galère des passages de barrages !
Courant très fort en aval du barrage, 10km/h sans pagayer. Malheureusement ça ne dure jamais très longtemps.
Je me suis arrêté à l'entrée de Pont st Esprit, là où on avait déjà dormi avec Elsa. Je suis parti faire un tour en ville. Mauvais calcul, j'ai mis 3/4 d'heure. Je ne pensais pas, en particulier que le pont continuait plus d'1 km sur la terre.
J'ai osé acheter du pain à Pont st Esprit !!!
J'ai trouvé également de délicieuses brochettes de cailles aux pruneaux.
Demain, la plus grande partie du trajet se fera sur le canal, ce sera moins sympa. Je devrais m'approcher d'Avignon.
Je vais rentrer dans la tente, les moustiques attaquent.
Jeudi 1er juillet 2021 :
Ce matin, départ de Pont st Esprit.
Le vent suit les vallées. Bien qu'il y ait du Mistral, j'ai eu vent de face sur le Vieux Rhône. Ensuite, j'ai rejoint le canal, très large et sans intérêt. Le vent forcissant, de bonnes vagues se sont formées, de 3/4 arrière ce qui déstabilise pas mal. Comme d'habitude, quand il y a de bonnes vagues, je m'accroche à mes pagaies et ne fais pas de photos !
La centrale de Marcoule.
Galère à midi pour passer le barrage de Caderousse. La cale étant interdite et bloquée par des pierres, j'ai fait beaucoup de marche avec mon kayak !
Pendant ma petite sieste, j'ai mis un vieux T shirt et un slip à sécher. Je les ai oubliés en partant. Ils sont juste à droite de la cale d'embarquement, rive gauche, délicatement posés sur un jeune saule. Forte récompense à celui qui les retrouvera.
Le lâcher de barrage est impressionnant.
Je craignais l'après-midi car il y avait de très longues portions de canal, très large, le vent risquait de former de belles vagues. Bonne surprise, il n'en fut rien, l'eau était presque calme, et un petit vent dans le dos tout à fait bienvenu !
Hier, j'ai aperçu le Mont Ventoux côté Nord, aujourd'hui côté Sud, c'est bon signe.
Je passe la journée dans un monde sauvage, mais parfois, un pont d'autoroute ou de LGV me rappelle le stress humain que j'avais oublié.
D'autres pont sont plus sympathiques.
Ce soir quelque peu fourbu et las après cette journée peu enthousiasmante, je me suis installé au barrage de Sauveterre à 14km d'Avignon.
Normalement, je passerai sous le pont d'Avignon demain matin !
Vendredi 2 juillet 2021 :
Ce matin je vois arriver d'un air décidé 3 lascars bien baraqués. Passé le moment de surprise, je découvre 3 pêcheurs adorables qui ont peur de me déranger et me conseillent de charger mon bateau tranquillement, qu'ils le porteront ensuite à l'eau. Ce qu'ils ont fait très délicatement.
15 km agréables sur le vieux Rhône pour rejoindre Avignon. Je mets de la musique, l'entrée en ville est un grand moment. J'aperçois le palais des papes. Le pont tant attendu !
J'ai parcouru 500km à la force des bras depuis le départ du Jura !
Je savais qu'ensuite je rejoignais le canal pour 25 kilomètres. Le fleuve est très large, je craignais que le vent annoncé provoque de grosses vagues. Quelle bonne surprise, peu de vagues et un vent latéral pas gênant du tout.
Je passe sous la LGV.
A 13h30, j'avais parcouru 39km sous une chaleur torride.
J'arrive au barrage de Vallabregue. C'est le dernier sur le Rhône, il n'y a plus d'obstacle jusqu'à la mer.Très long portage, carrefour très fréquenté par beaucoup de camions, en plein soleil.
Après une sieste bien méritée, je repars vers Beaucaire. En partant, j'assiste au ballet de 4 canadairs qui viennent écoper, ouf, je venais de sortir de l'eau ! Je navigue près du bord pour profiter d'un peu d'ombre et de fraîcheur, la chaleur est insupportable.
Petite balade dans Beaucaire et courses pour le soir.
Je m'arrête un peu plus loin sur une île entre Beaucaire et Tarascon où nous avions déjà dormi avec Marie, Elsa et Patrick. Je plante la tente au niveau du seuil de Tarascon.
Après ma toilette que des passants ont longuement étudiée depuis l'autre berge, je fais la lessive quotidienne et me cuisine une côtelette d'agneau et des aubergines. Avec un petit melon.
Si tout va bien, demain, je devrais traverser Arles dans la matinée, ensuite, j'ai l'intention de quitter le Grand Rhône monotone et peut-être agité et venté pour rejoindre le canal d'Arles à Bouc, moins agité, moins venté mais certainement plus moustiqueux !
Samedi 3 juillet 2021 :
Journée inégale. Ce matin, descente super agréable de Beaucaire à Arles, du courant, pas de vent ni de vagues.
Arrivée à Arles. Un monsieur m'aide gentiment à sortir mon kayak de l'eau. Il y a des ferrailles qui dépassent, seul, c'était risqué. Il propose même de garder mon kayak pendant que je vais faire des courses. Mais devant la scène de ménage, je décline la proposition. Sa femme : " Ouaih, tu vas rester combien de temps, et moi je vais faire quoi, en plus tu n'as pas de téléphone, je ne pourrai pas te joindre .."
Patrick me rejoint pour me donner un coup de main. Bonne galère pour quitter le Rhône et embarquer dans le canal !
Je casse la croûte et fais une petite sieste au bord de la route. J'ai droit à une petite réflexion de tous les passants : "bon appétit" "Ouah, c'est un Nautiraid !" " Le monsieur il va faire du bateau, ah, je me disais bien qu'il y avait des roues mais que ça ressemblait pas à un vélo !" ...
Les berges du canal sont inaccessibles. Finalement, après avoir parcouru des km en plein soleil en traînant le kayak, nous dénichons une cale sur le conseil d'un pêcheur.
C'est parti pour rejoindre la mer par le canal.
Une péniche à voile avec ses dérives latérales.
Pendant 20km, je vais me retrouver tout seul dans la nature au milieu d'oiseaux, poissons, fleurs, broussailles.
Je passe tout d'abord sous le fameux pont Van Gogh connu dans le monde entier. Un cycliste suisse me raconte son voyage depuis Genève sur la Via Rhôna. Il prévoit 2 jours pour rejoindre la mer (40km environ !). Il tient à la réputation des Suisses !
Après midi fatigante, je n'avance pas, mais je suis à l'abri du vent et des vagues.
Étant parti tard, j'arrive tard à Mas Thibert. Aucun débarquement n'est prévu. Nouvelle galère pour sortir et s'installer.
Je m'installe près du canal. Une dame et ses deux filles me prennent en pitié. Elles me proposent leur aide : " On peut vous réchauffer un plat, vous pouvez camper dans notre jardin, n'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit... Devant tant de gentillesse, je finis par accepter une douche, il a fait très chaud, j'ai transpiré et il n'est pas question de se laver dans l'eau stagnante du canal. J'accepte aussi de boire un verre avec eux, ça fait chaud au cœur de rencontrer des personnes si accueillantes. De belles personnes qui marqueront ma halte à Mas Thibert.
Demain, je devrais rejoindre la mer qui n'est plus qu'à 20km, ensuite je prévois de traverser le golfe de Fos pour terminer sur le They de la Gracieuse. J'appréhende un peu l'entrée dans la darse du port industriel de Fos, darse que je dois remonter sur 6 kilomètres avant de rejoindre la mer.
Dimanche 4 juillet 2021 :
Heureusement que j'ai une grande tente où je peux tranquillement ranger toutes mes affaires dans des sacs étanches alors qu'il peut à verse. Ce n'est qu'une fois après avoir tout plié, qu'une sardine s'arrache.
Matinée un peu longue, sous une pluie battante, qui commence par 14km de ligne droite sur le canal.
Au bout de cette longue ligne droite très arrosée, un feu rouge, je suis un peu inquiet, mais ce n'est qu'un tout petit rapide et me voilà dans une darse du port industriel de Fos. Darse qui reçoit les minéraliers.
De l'autre côté de la darse, des remorqueurs sortent un navire. Ils tirent, poussent jusqu'à ce que le bateau ait quitté la darse. Le pilote reste encore quelques minutes aux commandes jusqu'à ce qu'un troisième remorqueur vienne le récupérer. J'assiste plusieurs fois à cette manœuvre délicate.
LA MER !!!
Je dois l'avouer, j'ai goûté l'eau pour vérifier si elle était bien salée, pour être sûr de ne pas rêver!
J'ai le projet d'arriver sur le They de la Gracieuse, bande de sable qui s'est formée sur l'épave du navire La Gracieuse. Je dois donc traverser le golfe de Fos, 6km en mer. Le temps s'éclaircit, depuis midi, il ne pleut plus, mais le vent est très changeant, des vagues se forment qui ne me rassurent pas vraiment.
Je ne prends pas de photos pendant la traversée, je m'accroche à ma pagaie !
Je me rapproche de l'autre berge, je longe les parcs à moules. Je longe ensuite pendant 8km le They.
Patrick vient à ma rencontre en marchant, il s'est garé sur la plage Napoléon à 7km de là. J'embarque pour continuer 7km en mer jusqu'à sa voiture.
Visiblement, les échouages continuent !
Il ne reste plus qu'à tout plier.
Marie nous attend à Arles avec un super repas, bonne soirée tous ensemble. Demain, Patrick me ramènera à St Vallier récupérer ma voiture qui devrait être garée dans une rue de la Ville
J'ai embarqué à 8h ce matin, à 16h, j'atteins l'extrémité du They de la Gracieuse, le soleil est de retour, je suis seul au bout du Monde.
Il ne reste plus qu'à tout plier.
Marie nous attend à Arles avec un super repas, bonne soirée tous ensemble. Demain, Patrick me ramènera à St Vallier récupérer ma voiture qui devrait être garée dans une rue de la Ville
17 jours de voyage pour relier le Jura à la mer. 2 nuits en camping, tout le reste en bivouac sauvage, 600km à la pagaie dont 20 en mer. Ce n'est pas un exploit, mais une belle aventure personnelle, des moments d'émotion intense seul dans un environnement sauvage. La découverte d'une vallée méconnue ( le Vieux Rhône) que l'on ne voit d'aucun chemin, même pas de la Via Rhona.
Encore toutes mes félicitations à ceux qui ont lu jusqu'au bout !
Gros poutouns à tous.