2020 - De Narbonne à Banyuls 99km entre étangs et mer

Nous repartons sur les traces de Brousse et Schlumberger qui en 1943 se sont évadés depuis la côte catalane pour rejoindre Barcelone et s'engager dans la Résistance. Malheureusement, nous n'irons pas jusqu'à Barcelone et surtout personne ne nous tire dessus ! Partis de Narbonne, nous nous arrêterons juste avant la frontière.

Partis du Jura, Agnès, Nathalie, Corentin et moi, retrouvons Patrick au bord de l'étang de Bages, à La Nautique.

Dimanche 14 juin :

Nous embarquons avant 9h ! Le vent souffle assez fort, nous passons devant le village de Bages.

Nous cassons la croûte sur l'île de la Nadière. Nous avons du mal à imaginer que cette île était habitée par 136 pêcheurs en 1850 ! Pêcheurs qui s'étaient exilés de Gruissan dix ans auparavant pour fuir le choléra. En 1893, une passerelle fut construite, et en 1930, l'île fut électrifiée. Il ne subsiste aujourd'hui que quelques ruines.

Après la sieste, nous franchissons le chenal à Port la Nouvelle et continuons en mer.

Pour passer la falaise de Leucate, Coco tire tout droit, le vent le fait dériver au large, bonne occasion pour lui de s'amuser dans les vagues. Le reste du groupe préfère prudemment longer la côte. Ne le voyant plus, nous commençons à nous inquiéter, ce n'est que 2 h plus tard que nous le retrouvons sur une plage naturiste où nous bivouaquerons.

Lundi 15 juin :

A 9h30, nous embarquons. Nous nous dirigeons vers le Grau de Leucate pour rejoindre l'étang.

Le courant est très fort pour entrer dans l'étang. Il n'est que 10h30, un peu tôt pour s'arrêter dans un des nombreux restaurants de pêcheurs que nous longeons tout le long du canal.

Le vent souffle fort, nous nous abritons dans un magnifique village vacance complètement désert en juin ! Une ville fantôme, occupée deux mois par an, où l'on peut amarrer son bateau devant sa porte.

Nous empruntons ensuite le chenal qui traverse Port-Barcarès pour rejoindre la mer. Nous longeons ensuite la plage jusqu'à l'embouchure de l'Agly.

Mardi 16 juin :

La pluie est annoncée, mais à 6h30, nous profitons d'un beau soleil. L'eau est montée, heureusement que les bateaux étaient attachés ! Pas très prudent de camper à 10cm d'altitude à l'embouchure d'une rivière qui descend de la montagne où éclatent de nombreux orages.

Journée assez monotone, nous longeons d'immenses plages. Par chance, cette année, grâce au covid, il n'y a pas un seul touriste sur la côte. Nous décidons  le matin de faire la pause déjeuner à Canet-plage. Mais, suite à une erreur d'appréciation collective, nous ne nous arrêterons qu'à St-Cyprien, soit 7 km plus loin ! Agnès et Coco parcourent des km à pied pour nous rapporter un poulet rôti, des pommes frites et une bouteille de rosé.

Suite à l'insistance de Nathalie, nous passons la nuit dans un camping à Argelès. Camping au bord de la mer, mais nous avons forcé 1h30 pour porter les 5 kayaks chargés dans le sable.

Mercredi 17 juin :

Embarquement plus facile à la descente. Ce matin, le groupe va se scinder en deux, ceux qui veulent couper directement vers Collioure (5km) et les prudents qui préfèrent longer la côte. J'ai vérifié sur une carte, il n'y avait que 300m de différence.

Grand moment d'hésitation ! La météo marine annonce un vent très fort et de grosses vagues au Cap Béar. La capitainerie nous montre un bulletin météo : "mer calme !"

A 16h, nous décidons de partir.

L'aventure se termine sur cette petite plage de Banyuls à deux pas de l'Espagne.

Jeudi 18 juin :

Avec Patrick, nous nous levons très tôt pour aller en train rechercher notre voiture à Narbonne.

Comme presque à chaque sortie, le train suit notre parcours, nous revoyons tous les endroits où nous sommes passés.

Au retour sur la plage, un bon repas nous attend, Coco a essayé de pêcher, mais en vain. La police municipale est venue déloger les campeurs sauvages de la plage mais séduits par le récit de notre aventure et par le charme d'Agnès et Nathalie, ils sont repartis en leur souhaitant un bon séjour !

Les patients du centre de rééducation voisin ont beaucoup de chance avec leurs infirmières qui leur font vivre des aventures exaltantes !

Rangement du matériel, petite halte à Collioure pour acheter du vin et des anchois, puis nous passons la soirée à Coursan chez Brigitte qui nous a gentiment invités.

Retour à Arles et en Franche Comté. Nos deux chatons Teq et Paf nous ont attendus sagement.