2019 Le Rhin (II) Ilanz - Bodensee

Jamais une descente n'a été aussi bien préparée, contact avec le club de kayak de Versam, repérage sur place avec Chris, suivi de la météo, étude des cartes, des blogs...

Et pourtant cette descente se terminera avec l'intervention des polices allemandes et autrichiennes et des sauveteurs du lac.

Lundi 22 avril 2019 :

Nous partons de Myon, Agnès, Nathalie, Elsa, Patrick, Corentin et moi.

Avec la remorque, nous sommes limités à 80km/h sur les autoroutes helvétiques. En fin de matinée, nous retrouvons les magnifiques gorges du Rhin.

Coco et Elsa partent d'Ilanz pour faire une première descente classe III / IV. Nous assistons au départ, le fleuve est calme... mais la suite est plus mouvementée !

Le reste du groupe attend dix km en aval à Versam. Nous embarquons tous pour les dix km suivants jusqu'à Reichenau.

Après quelques bains, nous atteignons le confluent des deux Rhins. Le paysage est magnifique, mais l'eau un peu fraîche. (Je sais de quoi je parle, je me suis baigné trois fois !)

Le soir, nous nous installons au camping de Coire et dégustons le couscous royal préparé par Béa.

Mardi 23 avril :

La navigation étant interdite sous le pont de Landquart, nous décidons d'embarquer juste après.

Comme d'habitude, le premier jour, nous perdons beaucoup de temps.Nous allons en voiture à Landquart, puis Patrick et moi retournons garer les voitures pour enfin rejoindre nos acolytes en train. Pendant ce temps, Elsa, Corentin, Nathalie et Agnès ont descendu tout le matériel au bord de l'eau à l'aide de cordes.

Ce n'est qu'à 15h20 que nous embarquons.

Une heure après le départ, nous devons nous arrêter, car il y a un rapide infranchissable. Corentin et Elsa vont repérer et décident de passer quand-même. C'est risqué car il y a beaucoup de cailloux.

Premier bivouac. Au menu, poulet au curry préparé par Nathalie.

Mercredi 24 avril 2019 :

L'endroit est magnifique, nous profitons d'un vent arrière qui souffle en tempête (+ de 100km/h)

Un passage dangereux est annoncé, nous décidons tous de passer quand-même. Belle occasion pour Agnès de prendre un bain glacé !

Nous pique-niquons rive droite, au Liechtenstein.

Le vent souffle en tempête, nous devons vraiment bien tenir nos pagaies.

Ce soir, nous avons décidé de bivouaquer sur une presqu'île au confluent de l'Iil et du Rhin.

Le vent redouble de violence, nous déplaçons les tentes en catastrophe.

Soudain, une sirène sonne pour prévenir d'un lâcher de barrage.

Tout le monde s'active, Elsa et Coco préparent le feu, le reste du groupe s'occupe de la vaisselle et du repas.

Repas sur notre presqu'île dans la tempête, La météo annonce des rafales à 120km/h.

Jeudi 25 avril 2019 :

Le vent souffle toujours aussi fort, nous avançons à 16km/h sans pagayer !

Heureusement, la météo que nous consultons très très fréquemment annonce un temps plus calme sur le Bodensee.

A midi, nous mangeons près du lac. Le courant est tellement fort que Patrick a des difficultés pour s'arrêter.

Derniers kilomètres sur le Rhin.

Soudain, nous découvrons une barre, droit devant nous !

Patrick se réfugie sur la digue toute proche, Agnès se pose sur un banc de sable au milieu du Rhin, les autres sont trop loin d'un abri et n'ont d'autre choix que d'affronter la barre. Passé la barre, nous découvrons des vagues déferlantes de 2m.

Alors que l'on commençait à envisager une issue favorable, après 40 minutes de navigation sur le lac déchaîné, je chavire. Bien sûr, nous n'avons pris aucune photo dans la tempête !

La police allemande vient me récupérer avec Corentin, la police autrichienne envoie un plongeur récupérer Agnès, des policiers autrichiens viennent chercher le kayak de Patrick en camion, les sauveteurs du lac rejoignent Agnès et Nathalie qui ont réussi à traverser le lac, ils envoient une ambulance pour les ramener au poste de police. Un immense merci à tous nos sauveteurs pour leur gentillesse et leur empathie.

Au courant de nos aventures, le patron du Camping Weiss Josef à Bregenz (Autriche) nous offre un schnaps.

Vendredi 26 avril :

Aujourd'hui, le lac est calme. Patrick et moi, retournons chercher nos voitures à Chur.